Je reviens vous parler de la Martinique.
Lors de mon voyage en novembre-décembre j’ai fait la connaissance, un jour, sur un marché d’une jeune femme charmante qui vendait ses créations. Des bijoux locaux, des vêtements, etc… Nous avons discuté et en sommes restées là.
Quelques jours plus tard je la revois sur un autre marché. Pure coïncidence bien évidemment.Lors de ma journée à la fête du Rhum qui vois-je, tenant un stand, cette même jeune femme, accompagnée de sa maman, qui fabrique de très belles toilettes. Bien évidemment le destin faisait que nous nous rencontrions à nouveau, nous avons donc plus discuté.
C’est ainsi que j’ai appris que Chrystelle était créatrice de bijoux et qu’elle essayait de lancer sa ligne. Nous avons échangé nos coordonnées et maintenant c’est fait elle s’est lancée.
Je l’ai interviewée et j’en profite pour vous montrer ses magnifiques créations.
Justement en parlant de créations, voilà pourquoi, mardi, je vous disais que je n'aimais que moyennement la collection de Marie-Ange Casta. Je n'ai rien contre cette belle jeune fille et sans méchanceté aucune on ne s'invente pas créatrice de bijoux et lorsque vous aurez vu la collection de Chrystelle, vous pourrez me dire réellement ce que vous préférez. On voit tout de même la touche de la créatrice et qu'il y a réellement un très gros travail effectué en amont.
Voici le questionnaire que je lui ai soumis et auquel elle a gentiment accepté de répondre.
1) Peux-tu te présenter ? Nous dire où tu es née ? Quand comment a été ta jeunesse, etc… ?
Jeune Martiniquaise de 32 ans, ayant vécu la majorité de sa vie sous le soleil, avec une maman costumière/accessoiriste au théâtre municipal et un frère fan de Michael Jackson devenu prof de Salsa.
2) Quelles études as-tu suivies et quelle formation également ?
Bac l option Art- Beaux arts de Martinique- IC.Com management des entreprises culturelles – management de cyber espace – Ecole de bijouterie AFEDAP Paris
3) Comment t’es venue l’idée ou l’envie de créer des bijoux ?
Ce n’est pas une envie, c’est un besoin. C’est le besoin d’identité, le besoin de dire qui on est et de dialoguer avec l’autre sans rentrer dans de grand discours.
4) Quel a été ton parcours avant d’arriver à l’ouverture de ta marque ?
Petite j’ai toujours bricolé des trucs et des bijoux, j’ai suivi des études littéraires orientées « Arts » puis j’ai fait le choix de rester en Martinique pour faire les beaux arts. C’était difficile et contrariant mais ça m’a forgé. Avec mon diplôme de Designer en poche, et vu que je ne trouvais pas de travail, j’ai décidé d’entreprendre une formation en management des entreprises culturelle sur Paris. Retour en Martinique où je n’ai pas pu non plus exercer en tant que tour manager- j’ai trouvé une place dans un office de tourisme dans le nord de l’île, c’était très Ch’ti, je venais de la ville et pire de Panam et ça se voyait- j’ai appris beaucoup sur mon pays durant cette période là et mon identité créole c’est enracinée. J’ai laissé le NOOooord (lol) pour retourner sur Paris accomplir mon vieux rêve secret de dessiner des bijoux pour les grandes marque – j’ai trouvé une école de bijouterie (AFEDAP). Le directeur m’a recommandé auprès d’une Designer : Camille Toupet qui travaille pour les grandes marques - Et me voici catapultée sur la création d’une ligne de bijoux pour Louis Vuitton_ Monogram Galéa. Grande expérience ! Ensuite un petit tour chez les Néréides/N2, Lila Conti et riche de mon réseau, j’ai décidé de créer ma marque Soleyka Bijoux Communauté Soleil
5) Quels sont très créateurs préférés ?
Mes créateur préférés – Dieu (évidement) pour cette nature exceptionnelle – Léonard de Vinci pour l’avant-garde. J’aime Jean-Paul Gaultier pour la haute couture- Alexandre Vaultier comme valeur sure – Jimmy choo et Louboutin pour les chaussures – Les sacs : les hits bags des grandes marque me font rêver …En Bijouterie : René Lalique (chapeau bas l’artiste)-Van Cleef et Arpels (définitivement) – la grande maison de la place (Vendôme : o) tant qu’il y aura de l’or ….. J’aimerais la bijouterie.
7) Quelles sont tes idoles où de qui es tu fan et aimerais tu parer de tes créations ?
Hooo, je n’ai jamais été fan, et j’ai jamais adulé quiconque mais petit souhait pour Jocelyne Beroard au niveau local, Frantz zobda et Sonia Roland au national, à l’international Charlize Theron et Halle Berry bien sur !
8) A qui s’adresse ce que tu fais ?
A tout ceux qui ont vécu, vivent, et iront au soleil- Tout ceux qui aime le soleil, l’été, la caraïbe. La communauté soleil c’est tout le monde.
9) Peux-tu nous en dire plus sur ta « petite » entreprise ? Comment vends-tu ? As-tu un site ? Combien êtes-vous ?
Soleyka pour le moment c’est 3 personnes – je crée les bijoux – Mon agent et ami transmet mes délires à l’usine – et mon commercial et cousin diffuse la marque auprès de point de vente et veille à son expansion.
Je vends en Vente-Privée – en CE et un premier point de vente en centre commercial ( La Galleria pour les aficionados)
10) D’où te vient ton inspiration et comment se déroule la création de A à Z ? (qui dessine les bijoux, qui les fabrique) ?
Je dessine les bijoux, le dessin c’est ma passion et mon métier. Je cherche des thèmes qui fédèrent, qui rassemblent : la nature, nos coutumes, les valeurs morales, l’éducation, et tout ça tinté d’humour et un zeste de chic !
Pour le moment je fais fabriquer dans les meilleures usines asiatiques de bijoux de grande marque
11) Quelles sont tes matières préférées et qu’aimes-tu travailler ?
Toutes les matières m’intéressent, du moment qu’elles donnent une valeur ajoutée au projet : par exemple le métal émaillé et les strass, la porcelaine, le textile délicatement travaillé, le cuir… enfin ! vive la haute-couture qui expérimente les matières pour nous aider à faire nos choix ! :o)
12) Es-tu contactée par des créateurs pour des commandes ?
Non pas encore, car la marque est très jeune (octobre 2010) mais nous verrons bien dans un avenir proche.
13) Comptes-tu rester en Martinique ou venir travailler en Métropole ou autre ?
Mon terreau créatif est mon pays et la Caraïbes, mais je convoite les salons de bijouterie et d’accessoires de mode - Paris me manque beaucoup à ce niveau.
Je suis une espèce d’Ovni ici, tout le monde fait de l’enfilage de graines et de perle en cristal. Il faut assumer un métier pour lequel on s’est battu afin de l’exercer tous les jours.
Pour avoir vécu sur Paris, l’exil loin de son pays est très dur, mais de retour au pays on voyage très souvent mentalement pour aller chercher un truc qui nous manque : Ha zut y’a pas la FNAC ici ! Tous les antillais connaissent ça.
Je suis condamnée à faire l’aller-retour
14) Quelle clientèle veux tu toucher et comment ?
La plus large possible, les femmes, jeunes fille, fillette et les hommes au travers de collection qui leurs sont destinées. Je crée 10 collections par an, y’en a pour tous les goûts.
Premièrement j’essaye de me lancer sur le net, site et réseaux sociaux- ensuite par presse écrite et encarts publicitaires et en utilisant le formidable tremplin que sont les salons professionnels.
15) Quel est ton objectif futur et principal ?
J’espère multiplier les points de vente dans des zones géographique multiples et variées au travers des salons et ….attends un moustique ! Voilà c’est fait… je disais donc ! lol étendre la marque et faire connaître l’image de marque Soleyka
16) Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
Plein de belles collections, plein de clients et plein de belles collaborations.
Merci Dame Scarlette !
Je pense que Chrystelle est quelqu’un plein de talent et qu’elle a de l’avenir dans ce qu’elle veut faire.
Dans les mois futurs je vous montrerai ses prochaines collections
Si vous voulez en savoir plus sur elle ou lui passer commande je vous laisse son lien pour aller sur sa page (qui n’est pas encore au point m’a-t-elle dit)
Voici aussi sa page facebook si vous êtes intéressés.
Sincèrement j’adore ce qu’elle fait c’est très original, on ne voit pas ça sur tout le monde et la qualité me paraît réellement très bonne.
Merci à Chrystelle pour sa simplicité, sa gentillesse et d’avoir pris le temps de répondre à cette interview et de nous avoir permis de découvrir une de ces premières collections.
